Jo Bouquine

Romans, émotions et coups de cœur partagés avec sincérité.


Les maisons bleues, Francesca Charbonnier

Synopsis : Après sept années de coma, Victor, 24 ans, revient à la vie mais se retrouve en fauteuil roulant. À son réveil, il découvre des secrets de famille bouleversants : son père, Adam, n’est pas son géniteur. Un visiteur inconnu, se révélant être son père biologique, lui raconte sa liaison avec sa mère, Fanny. De retour chez lui, Victor lutte pour s’adapter à sa nouvelle vie d’handicapé. Fanny reprend son travail, et la famille engage Cheyenne pour s’occuper de lui. Victor tombe éperdument amoureux d’elle. Mais une chute ravive des douleurs insupportables, et seul Joseph, maître shiatsu, parvient à le soulager. Cheyenne attend un enfant, mais Victor est tourmenté par des doutes sur sa paternité, écho de ses propres origines mystérieuses. Ce sera Milo, son fils, bien plus tard, qui découvrira toute la vérité… Francesca Charbonnier nous plonge dans une saga familiale captivante, où les secrets et les révélations mettent à l’épreuve la solidité des liens familiaux. Un roman poignant sur la résilience, l’amour et les vérités cachées.

Mon avis : Les maisons bleues est un roman qui m’a vraiment surprise dans le bon sens. Je ne m’attendais pas forcément à être autant touchée, surtout par une histoire qui avance doucement, sans grands rebondissements. Et pourtant, dès les premières pages, j’ai ressenti cette atmosphère calme, un peu nostalgique, comme si on entrait dans un lieu chargé de souvenirs. C’est un livre qui invite à ralentir, à observer les petits détails, et j’ai trouvé ça très agréable. On se laisse porter par les évènements, mais surtout par les émotions qui s’y attachent, presque comme si le temps prenait une autre dimension.

Ce qui m’a particulièrement marquée, ce sont les personnages, si humains dans leur complexité. J’ai été profondément touchée par Victor. Son histoire est bouleversante : après des années de coma à la suite d’un accident domestique, il nous fait ressentir ce qu’il vivait à l’intérieur de lui-même et la perception qu’il avait de ce qui se passait autour. Il y a quelque chose de très intense à entrer dans son monde intérieur, à sentir ses pensées mais aussi sa sensibilité et sa lucidité par moments. Cela donne au récit une dimension presque magique et profondément émotive: on vit avec lui, on ressent son espoir, ses questionnements et sa manière unique de percevoir la vie. C’est ce mélange de fragilité et de force qui rend Victor si attachant et qui donne au roman une profondeur rare.

Ensuite, le récit change de perspective avec l’histoire de Milo. Ce passage m’a un peu déstabilisée, mais il apporte une autre dimension à la famille et aux secrets qui pèsent sur chacun. Sans entrer dans les détails pour ne pas gâcher la lecture, ce moment m’a fait réfléchir sur la complexité des liens familiaux et sur la manière dont le passé peut influencer le présent. C’est subtil, mais très touchant, et cela montre à quel point les personnages sont profondément humains.

Le personnage de Jo est intriguant. Au premier abord, il semble presque parfait, mais on perçoit rapidement qu’il y a des nuances dans sa personnalité. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais cette complexité ajoute une tension intéressante au récit et pousse à se questionner sur la manière dont chacun se construit derrière les apparences.

Quand à la fin, personnellement, je n’ai pas été totalement convaincue. J’aurais aimé que certaines vérités soient un peu plus dévoilées, qu’on sache si certains secrets seraient révélés un jour ou non. Mais c’est un ressenti personnel, et je peux parfaitement imaginer que d’autres lecteurs y trouveront leur compte, certains étant peut-être touchés par ce dénouement subtil.

La plume de Francesca Charbonnier est délicate, accessible et pleine de douceur. Elle fait passer les émotions avec subtilité : les souvenirs, les silences, les relations… Tout est dans le détail, et ces petites choses font toute la force du roman. On sort de ce livre avec l’impression qu’il nous a accompagnés doucement, mais on nous laissant une empreinte durable.

Les maisons bleues est un roman qui touche là où il faut et qui parle de liens, de choix et de moments que l’on garde en nous, même quand on croit les avoir oubliés. C’est un livre qui fait réfléchir sur la complexité des relations humaines, sur la fragilité et la force des sentiments. Si vous aimez les histoires sensibles, humaines, centrées sur les relations et sur le temps qui passe : ce roman a vraiment quelque chose à vous offrir. C’est une lecture en finesse, qui marque sans éclat, mais qui reste longtemps en tête et dans le cœur.

Pour ma part, en tournant la dernière page, j’ai ressenti une certaine mélancolie, mais aussi ce sentiment d’inachevé. Cette fin m’a laissé avec des questions, un peu de frustration, mais aussi l’impression que le roman continuerait à vivre dans ma tête, me faisant réfléchir sur les personnages et leurs histoires bien après avoir refermé le livre.

Je finirai en remerciant chaleureusement les édition L’Echarpe d’Iris qui m’ont permis de découvrir ce roman.

Ma note : 4/5



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