Jo Bouquine

• Edition Récamier
• Sortie 23 octobre 2025
• 171 pages
• Littérature française, nouvelles

Synopsis : Auteur incontournable de la littérature populaire en France, Françoise Bourdin a conquis des millions de lectrices et de lecteurs avec ses histoires qui nous ressemblent. Ce recueil rassemble huit textes qui n’avaient jamais été réunis à ce jour, des récits courts, intenses, profondément humains, où l’on retrouve tout ce qui faisait la force de son oeuvre : des personnages vrais, et cette capacité rare à toucher au cœur.

Mon avis : Lire ce recueil, ça a été pour moi une expérience pleine de douceur et de nostalgie. Françoise Bourdin est une autrice que j’aime profondément, et sa disparition en 2022 m’avait particulièrement touchée. Ouvrir un livre posthume d’elle, c’est un peu comme retrouver une voix familière qu’on croyait perdue : on sait que c’est la dernière fois, et ça crée une émotion particulière dès les premières pages.

Le mot de son éditrice et la préface d’Agnès Martin-Lugand m’ont immédiatement ramenée à tout ce que j’aimais chez elle : sa simplicité, son humanité, sa chaleur. J’ai été émue avant même d’entrer dans les textes.

Les neuf nouvelles de Françoise Bourdin m’ont offert un vrai petit voyage. La première, tirée d’un souvenir personnel avec ses filles, m’a touchée : c’est l’envers du décor, une parenthèse intime que seuls ses lecteurs fidèles peuvent savourer pleinement. Ensuite, on bascule sur de la fiction pure et on retrouve sa plume fluide, agréable, efficace. Une nouvelle avec une chute brillante, une autre avec un début d’amour tout doux… c’est du Bourdin pur et simple, celui qu’on lit facilement mais qui laisse toujours une petite trace.

La seule petite ombre : reconnaître une nouvelle déjà lue dans l’édition 2020 de 13 à table. Elle est toujours aussi réussie mais, forcément, l’effet déjà vu m’a un peu sortie du moment. A l’inverse, une autre nouvelle m’a complètement charmée. C’était tendre, lumineux… j’ai refermé la page avec l’impression d’avoir croqué un bonbon. Quand à la dernière nouvelle, encore consacrée à un souvenir avec ses filles, elle boucle superbement la partie consacrée à Bourdin : simple, sincère, émouvant.

Puis vient la nouvelle d’Agnès Martin-Lugand, et là, j’ai vraiment ressenti un changement d’atmosphère, comme si une autre lumière s’allumait dans le recueil. J’ai déjà lu plusieurs de ses romans et j’apprécie beaucoup sa sensibilité, cette capacité qu’elle a à créer des émotions très justes en peu de pages. Et une fois encore, elle ne m’a pas déçue : j’ai été happée immédiatement. Dans ce recueil, elle joue un rôle presque symbolique : elle rend hommage à Françoise Bourdin tout en affirmant sa propre voix. Une très belle parenthèse, que j’ai dévoré sans voir le temps passer.

Enfin, la nouvelle de Frédérique Le Teurnier, fille de Françoise Bourdin, apporte une dimension très particulière. Elle y raconte, à sa manière, une histoire personnelle d’enfance que sa mère aimait leur raconter. C’est un hommage touchant et ça donne au recueil une profondeur inattendue.

Ce trio d’autrices crée une vraie continuité : un fil de transmission de mémoire et d’affection qui dépasse les textes eux-mêmes.

En conclusion, ce recueil m’a rappelé pourquoi Françoise Bourdin est l’une de mes autrices favorites. Chaque nouvelle, qu’elle soit souvenir ou fiction, contient sa touche d’émotion et de tendresse. Retrouver sa voix après sa disparition est un vrai cadeau, et ce livre restera pour moi un précieux hommage à son talent et à la douceur qu’elle savait transmettre à travers ses histoires.

Ma note : 4/5